1962 s'est éloigné avec hélas, la plupart des membres fondateurs de la colo. De nombreux témoignages se sont éteints. Cette petite histoire de la cité ne sera donc pas forcément celle que vous avez vécue mais pourra être complétée et corrigée si vous nous adressez vos documents, anecdotes et photos.
1962, la colonie de Vacances "Les Grains de Soleil" régie par l'association du même nom, fondée en 1958 cesse son activité. Ses biens sont transférés à l'Asssociation "Cité des jeunes de Saint Louis" de Reims. Sous la Présidence de l'Abbé Favreaux et le concours de nombreux bénévoles. Le site va devenir une des plus populaires des colonies de Vacances d'origine ChampArdennaise.
Très vite, même pour l'été, les conditions climatiques des Vosges vont imposer un hébergement plus sûr que les toiles et marabouts du surplus américain. Sans réelle possibilité financière de recourir à de vrais bâtiments en maçonnerie, nos prédécesseurs vont inventer le dortoir en tôle...Il s'agit de monter sur des plots béton des fermes métalliques provenant d'anciens hangars, de les habiller de tôles - plaques de gaziniére émaillées au rebut de chez Arthur martin - à l'intérieur comme à l'extérieur. Ces tôles enserrent une fine couche de laine de verre à fin d'isolation. On y ajoute des étagères, toujours en tôle, pour y ranger les valises. Un plancher de pin et une couverture en tôle ciment fignolent le tout. Un dortoir = 2 équipes de 12 gamins avec leurs moniteurs = 26 couchages. Sept dortoirs plus ou moins vastes seront ainsi érigés.
On imagine difficilement l'ambiance sonore de tels bâtiments, rien que marcher seul dans l'allée centrale provoque la vibration et le tintement des tôles, alors vingt-quatre gamins qui sautent sur les lits! En compensation, on peut "scotcher" et écrire sur les murs qui se comportent comme des tableaux "veleda" et personnaliser ainsi son dortoir et sa place à sa convenance.
On ne s'arrete pas là, le système est efficace et peu onéreux, on construit donc sur le même principe, des réfectoires, une infirmerie, un garage, des sanitaires, des toilettes, une cabane à pain, une chambre à légumes et fruits, une boutique, un bar (vous avez bien lu), une niche à chien, une porcherie (la colo abrite 3 cochons), bref, tout pour loger 450 personnes sur site. Les tout petits sont abrités dans la ferme et les pré-ados dorment sous toile. Une seconde ferme, "la ferme Seizetier" ,distante de 400m, est louée pour compléter le logement de toute la Cité. Les "familles" sont logées dans de minuscules chambres, anciens sechoirs à nouilles parait t'il, réhabilités en chalets.
Le canard de la Cité,
"grand hebdomadaire régional" qui faisait la liaison entre les enfants, l'encadrement et les familles des uns et des autres. Que d'histoires racontées par l'Abbé Favreaux et ses successeurs à la direction de la Cité. Rassurer les familles, expliquer la colo, rapprocher les gens et les impliquer en quelque sorte.